samedi 31 janvier 2009

Londres: Travaux pratiques

Quoi de mieux le vendredi soir, avant d'aller afonner des Pint au pub du coin, que de se faire un petit quart d'heure intello. Se cultiver un peu pour moins culpabiliser quand viendra l'heure des jeux débiles alcoolisés. Mais enfin un musée ça n'est pas ouvert le soir me direz-vous en bon petit continental que vous êtes. OUfla vous répondrai-je, vous vous fourrez les doigts dans le nez. Nous sommes en Angleterre, le pays où les Macdos sont ouverts 24h/24, où on peut faire ses courses au supermarché à 3heures du mat' (je planifie de tenter l'expérience un jour) et où pas mal de musées sont ouverts plus tard le vendredi.

Jusque 21h pour la National Portrait Gallery où je me suis donc rendue avec M.Mamours. Pour y voir le Taylor Wessing Photographic Portrait Prize 2008. Un concours photos. Y étaient exposés les gagnants mais aussi une sélection parmi les perdants. 60 portraits en tout. Et beaucoup de belles choses. Avec en plus à côté de chacun une explication de qui est l'auteur et que veut dire sa photo ce qui est bien sympa et beaucoup moins prétentieux que ces expos où on ne met rien parce que non madââââme une oeuvre d'art ça ne se commente pas!

National Portrait Gallery
Taylor Wessing Photographic Portrait Prize
Jusqu'au 15 Février
FREE

mardi 27 janvier 2009

Petite devinette



Qui est cette dame en bas à droite de l'écran:

A: Une naine très très naine
B: La copine de Jiminy Cricket
C: Une dame normale à côté d'un géant

Réponse: Rien de tout ça. Non, il ne s'agit pas ici d'un film doté de fabuleux effets spéciaux avec comme histoire un type qui parle avec son amie, rapetissée lors d'une expérience scientifique qui a mal tournée. Il en est encore amoureux mais dilemme, elle ne mesure plus que 8cm, c'est pas pratique ça, aïe que va-t-il faire?

Eh non, la réponse est beaucoup plus simple et en même temps complètement dingue. Cette dame en bas à droite de l'écran c'est une traductrice en language de signes. Alors oui on a déjà ça dans notre JT national, mais ici il s'agit d'un film...un long film. Je veux dire, elle traduit un film en entier! Et ça c'est tout simplement épatant et ça donne de magnifiques situations.

Ces anglais alors!

lundi 26 janvier 2009

We all pray that they'll be ugly when they're fourty

Alors voilà un artiste que je n'aurais pas du découvrir puisque je n'aurais pas du être à son concert ni dans cette salle de concert que je ne connaissais pas et encore moins dans cette rue qui n'a strictement rien d'intéressant à part la salle en question mais vu que je ne la connaissais pas...

BREF Samedi dernier, je devais aller assister à un concert qui a été annulé au dernier moment (ça devait être un pote à Doherty celui-là) du coup mes amis et moi on s'est retrouvés comme deux ronds de flancs devant la porte close.

Hyppés jusqu'au cou et déjà un peu émechés on est donc partis sans trop y croire à la recherche de quelque chose d'autre. Et puis qui sait comment on s'est retrouvés à déambuller dans cette rue près de Hoxton (qui je le rappelle est totalement insignifiante).

Et puis là tout d'un coup la solution se trouvait face à nous. Un bâtiment en briques, une affiche. Deux concerts. Josh Weller?
C'est qui ça? Et voilà comment on en arrive à l'artiste que je n'aurais jamais du voir mais que finalement j'ai bien fait de voir.

Petits chansonettes sans prétentions, drôles et sarcastiques.
Ecoutez bien les paroles de ce Pretty Girls!

Comble du comble il s'avère que ce Josh est plutôt bien côté parmi les poshy styly londoniens...rholala être trendy sans même le vouloir, mais que demande le peuple!



Ah et en passant la super salle que je ne connaissais pas c'est le Macbeth, à Hoxton donc(heu c'est pas celle de la vidéo hein)

samedi 24 janvier 2009

Brush Your Teeth

Pour le plaisir parce que c'est super bien foutu et qu'on en fait plus des comme ça!

jeudi 22 janvier 2009

Londres: Travaux Pratiques

Chaque semaine je vais essayer de vous donner des Travaux Pratiques à faire, histoire de profiter un maximum de Londres!

TP n°1: Une soirée au musée.

Ce mercredi 28 Janvier je passe la soirée au Science Museum.
Non, je n'ai pas décidé de suivre des cours du soir en dinosaures appliqués, non ce mercredi c'est spécial: le musée se transforme en pleine de jeux...pour adultes!

Ca s'appelle les "Science Museum lates".

Le principe: toutes les expériences débiles normalement destinées aux 8-14 ans sont réservées aux adultes et rien qu'aux adultes le temps d'une soirée. Bas les pattes les mioches, place aux vieux tous rouillés. On va donc jouer, expérimenter, mais comme on pas "vraiment" 8 ans et que le kidibull c'est plus trop notre truc, on nous a aussi prévu un vrai bar et des djs.

Si vous êtes à Londres, la semaine prochaine, ne ratez pas ça, en plus c'est GRATUIT.
Sinon, ce sera pour une prochaine fois, vu le succès que ces soirées ont, ils comptent remettre ça tous les mois!
God Bless England!

Compte rendu jeudi 29!



mardi 6 janvier 2009

Breakfast at Tiffany's

Il y a un film que j'adore. Non plutôt que je vénère tellement il me correspond. Ce film c'est "Breakfast at Tiffany's". Il est d'ailleurs la raison du nom de mon blog.
La plus belle image du film pour moi est celle du début. Audrey Hepburn, aux petites heures, en robe de soirée ultra chic, mangeant un croissant et buvant un café devant la vitrine de Tiffany's à New York. Parce que c'est le seul endroit où elle se sent bien, là où elle vient dès qu'elle a ses "Mean reds", c'est à dire ses moments d'angoisse.

Holly Golightly/Audrey Hepburn: You know those days when you get the mean reds?
Paul Varjak: The mean reds, you mean like the blues?
Holly Golightly: No. The blues are because you're getting fat and maybe it's been raining too long, you're just sad that's all. The mean reds are horrible. Suddenly you're afraid and you don't know what you're afraid of. Do you ever get that feeling?

Paul Varjak n'a pas l'air de comprendre de quoi elle parle (après tout c'est un homme) mais moi oui. Je les connais ces Mean Reds et quand ils arrivent il est bon d'avoir un endroit où se cacher.













Et cet endroit je l'ai trouvé figurez-vous. Il est à la National Gallery à Londres. Room 44, à droite de l'entrée. C'est une toile de Seurat: Baigneurs à Asnières. Une grande toile de 2m sur 3. Je vais passer pour une folle beatnik qui aurait fumé trop d'encens mais je vous jure que quand je suis devant cette peinture, je sens les larmes monter. Des larmes de réconfort, de plénitude absolue. C'est si lumineux, si paisible, si loin de tous les tracas qui encombrent notre vie au quotidien. C'est mon Tiffany's à moi.


Et vous vous en avez un de refuge?

samedi 3 janvier 2009

"I'm rich like a hot noise"

Ras-le-bol de craquer sur une pièce qui avait l'air très bien sous les sunlights du magasin mais qui une fois dans ma penderie perd de sa sublime. Et vas-y que je peluche, et vas-y que je me détends ou que je perde ma couleur au moindre lavage.

Et le pire c'est que je ne parle même pas de vêtements provenant d'H&M ou de Zara (quand on paye 20 euros un pull on peut s'attendre à ce que sa durée de vie soit une question de jours, voir de minutes). Non, je parle de pulls à 60-80 euros, produits par des marques qui ont pignon sur rue. Des vêtements qui devraient donc avoir un minimum de tenue.

Malheureusement, même si je peux mettre pas mal d'argent dans mes vêtements, impossible d'atteindre la classe supérieure: les pièces de stylistes. Et puis j'ai toujours trouvé ça indécent, moi, de mettre 500 euros dans une robe.

Je me destinais donc à un avenir fait de robes qui peluchent et de pantalons délavés. Jusqu'au jour où je suis tombée nez-à-nez avec une petite boutique à Bruxelles sur lequel il était inscrit Vintage & Luxury. Le mot Luxury aurait du déclencher une sirène dans mon cerveau du type "ce n'est pas ton rayon, fuis!" et...non. Ma main enserrait déjà la poignée de la porte. Allez, pensai-je, je vais y jeter un petit coup d'oeil et puis cette robe noire me fait de l'oeil, je vais l'essayer juste pour le plaisir vu qu'elle sera de toutes façon hors de prix.

Encore aujourd'hui je me remercie tous les matins d'avoir eu cet éclair de lucidité. Parce que la robe en question était effectivement parfaite, c'était une Vanessa Bruno et quelle ne fut pas ma surprise de voir écrit 150 euros sur l'étiquette au lieu de 500! Moi qui avais toujours refusé de poser ne fut-ce qu' un orteil dans la boutique Vanessa Bruno de peur de faire une bêtise aux conséquences plurielles et ô combien dramatiques, j'allais enfin pouvoir me lâcher. Ce que je fis en achetant plus tard une petite blouse Chloé et un pantalon Joseph. Quel plaisir ces matières qui ne bougent pas, ces coupes parfaites. Et puis, un mois plus tard, je déménageais à Londres.

Petite panique qui ne dura pas longtemps car j'eus un 2e moment de clairvoyance (on frise le surmenage). C'était les soldes et au lieu d'aller dévaliser Top Shop en compagnie de 500 autres furies, j'optai pour Selfridges. Grand magasin dans le style Bon Marché, qui dans mes souvenirs avait un gros rayon vêtements de luxe. Peut-être y avait-il moyen de faire des affaires.
Après une demi heure de farfouillage intensif je tombai sur une robe, puis un haut, tous les deux VB (décidément) et tous les deux à moins...accrochez-vous...75%!
Du coup ma robe qui en valait 415 £(mais qui peut se payer ça????) ne coûtait plus que 101 £ et mon haut avait dégringolé de 340£ à 83£! Waouw. Bon ok le total reste salé pour seulement deux pièces. Mes quelles pièces mes amis!

Le seul petit problème c'est qu'à force de jouer à la riche en paradant avec de beaux tissus, j'avais omis un petit détail: je ne suis pas riche. Et pourtant il va m'en falloir de l'argent pour entretenir toutes ces merveilles qui ne supportent que le lavage à sec! Argh. Comme quoi, c'est bien beau d'avoir une piscine, encore faut-il pouvoir la remplir d'eau!


Discover Yeah Yeah Yeahs!

vendredi 2 janvier 2009

Design sur fond de guerre froide












Jeudi on avait décidé ma copine Ana et moi d'aller voir une expo ensemble. Histoire de se donner l'impression d'avoir fait quelque chose de constructif de cette semaine entièrement consacrée à l'arrachage de vêtements et autres croches pieds volontaires, j'ai nommé les soldes.

J'avais choisi une expo au Victoria & Albert museum parce que V&A c'est une valeur sure.
Cold War Modern: Design 1945-1970.
Du Design sur fond politique: mmh prometteur!

Rendez-vous fixé à 13h00 sur les marches du musée. Mais Anna ne vient pas. 13h15 je commence à éternuer. 13h30 mes doigts de pieds sont déjà porté disparus et toujours pas d'Ana. Une minute de plus en je me chope une bronchite aiguë, je décide donc qu'il est plus sage de commencer l'expo sans elle.

L'expo s'articule en 8 chapitres, un parcours qui nous plonge au coeur du conflit USA/Union Soviétique. A l'époque où les deux blocs ennemis faisaient la pluie et le beau temps. Paradoxalement leur opposition a eu un effet positif: le développement des nouvelles technologies. Une course aux armes dans un premier temps qui s'est peu à peu transformée en course à la modernité. En 1959 les choses se sont un peu tassées entre les deux rivaux et lors de l'american national exhibition à Moscou, Nixon glisse à Krushchev
« Would it not be better to compete in the relative merits of washing machines than in the strength of rockets? »

Ainsi soit-il. A la plus grande joie de la ménagère de moins de 50 ans, mobilier, objets design et électroménager firent leur apparition. Des deux côtés on rivalise de gadgets et de prouesses tehnologiques. But de la manoeuvre: asseoir sa supériorité et montrer que son mode de vie est le meilleur choix. Comme deux prétendants qui au moyen-âge se seraient affrontés à coup d'épées, New York et Moscou se sont livrés à un vrai duel à coup de radio portables et de voitures coupées sport (avec toutefois un sens plus aigu de l'austérité côté Est, il faut le dire).
Le film "Glimpses of the USA" (1959) de Charles & Ray Eames exprime la fierté des Etats-Unis et de son american way of life. Edifiant.

Un moment de répit qui va très vite être dissipé par la construction du mur de Berlin. L'angoisse d'une guerre reprend de plus belle.
Au milieu de tout ça il y a les artistes, qui nous livrent leur ressenti et nous offrent un témoignage précieux d'une époque où crainte et espoir jouaient au Yo-Yo.

Des oeuvres regroupées et intelligemment mis en scène par le V&A museum.
On y croise donc des projets architecturaux, du mobilier futuriste, des affiches de propagande, mais aussi des films comme 2001 Odysée de l'espace, des robes de créateurs, et cette étonnante installation Oasis No.7 des Australiens Haus-Rucker-Co qui résume à elle seule l'humeur de l'époque.

J'étais en mode réflexion guerre froidienne, quand Ana fit une inopinée apparition. Madame était restée coincée dans ce foutu métro rholala on se demande ce qu'ils font pour qu'il soit toujours en panne (si vous êtes en retard à un rendez-vous à Londres, donnez toujours l'excuse du métro, sa réputation est telle que personne n'osera vous contredire) et non mais en plus le portable passe pas là-dedans...pendant qu'Ana continuait à en rajouter des tonnes à grand renfort de gestes en tout genre et de secouage de cheveux, mes yeux furent attirés par un sac Selfridges qu'elle portait au bras.

Je regardais ma montre: 17h00! J'avais passé 4h en pleine guerre froide alors que madame s'était contentée de faire chauffer sa carte de crédit. Aucun regret.